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Poupée d'ivoire

9 juin 2007

Les nymphes (Sonnet)


victoriafrances


Le flambeau de l'aube macule de lumière,

Les eaux glauques du marais des nymphes languides,
Et de ses luisants il caresse leurs paupières,
Comme pour révéler leurs prunelles frigides.

La rosée glisse sur le satin de leur peau,
Comme une averse froide à l'aurore des temps,
Elle roule sur leurs mains, s'écoule dans leur dos,
Comme pour éveiller leurs êtres frémissants.

La brise matinale de sa fraicheur soulève,
Leur chevelure d'or, de miel et de candeur,
Comme pour en réveiller la vive ardeur.

Les naïades restent plongées dans leurs doux rêves,
Rien dans cette exquise et si belle matinée,
Ne vaut les songes dans lesquels elles sont noyées.

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9 juin 2007

Déchéance

Les plumes ternies de ses ailes déployées,
sombrent sur la terre en une averse dorée.
Les fleurs de lys qui un jour furent sa  couronne,
Fânent dès qu'elles tombent entre les mains de l'Homme.

De ses nobles doigts, la lyre blanche est partie,
seule la musique reste, triste mélodie.
Sa robe d'Ether se macule d'encre noire,
l'ombre tache d'ébène ses larges miroirs.

Ses pas ne foulent plus les cercles nuageux,
ils échouent parmi les marécages brumeux.
l'Archange a délaissé les plus augustes sphères,
il édifie les funèbres murs de l'Enfer.

dorian_cleavenger_cathedral

27 mars 2007

Infernal

Le spectre opalin de mon rêve de lumière,
dans sa robe, danse par delà votre sphère,
m'abandonnant parmi les frèles créatures,
dont l'âme est damnée, et si languide l'allure,
songes glauques,ombrageuses mémoires qui errent.

Et comme sur un mur,tortueux,grimpe le lierre,
souvent je tente de fuir ce funèbre enfer,
ces lieux de larmes pourpres, et de tristes fureurs,
où résonnent, toujours,les plus austères pleurs,
où toutes les candeurs sont devenues poussières.

Mais mes mains glissent sur l'humidité des murs,
facades des caveaux aux acides souillures,
aucune lueur astrale ne peut me guider,
car les plafonds des enfers ont été murés,
l'ombre demeurant porteuse d'éternité.

Par instants, elle murmure, exquise à mon ouïe,
des psaumes, des chansons, l'infâme litanie,
épiphanie du vide, fille du néant,
m'offrant les plis rigides d'un suaire blanc,
pour que j'y oublie, blottie, les affres du temps.

Et seulement alors, le silence se fait,
et règne alors la rêveuse sérénité.

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5 mars 2007

Vertu.

014

Vertu.

Dis moi, la pudeur et la morale,

ce qui est bien, ce qui est mal,

ce que je dois faire, ou non,

les actes des anges, et ceux des démons.

Dis moi l'enfer, et le paradis,

ce que je subirai, si je pèche, aussi,

les luisants de l'aube, les feux de la nuit,

la femme qui cède, l'homme qui la suit.

Chante moi les vers, de ton livre sacré,

ce que dit ton prophète, sur tous les péchés,

comment il les condamne, avec sa bonté,

comment il pardonne, les écervelés.

Murmure aussi, que je devrais changer,

ma manière de voir ce monde insensé,

ma conduite que tu te meurtris à condamner,

mes gestes que tu juges déplacés.

Crie plus fort, que tu ne le fais,

Je ne t'entend pas, je t'ai pourtant écouté,

Ton monde est bien plus sombre que le mien,

Tu préfères la vertu, à la caresse du satin.

3 mars 2007

Hymne.

Elle a dit beaucoup de choses mais si peu en fait. Elle parle, sachant elle-même l'inutilité des paroles. Elle sourit, rarement aussi, parce que son esthétique est celle de la mélancolie. Elle n'a plus vraiment de pudeur, plus de coeur non plus. Pourtant, elle reste discrète et silencieuse, mystérieuse, souvent. Elle porte des robes noires, elle aime la dentelle et les rubans de satin, les plumes sombres aussi. Elle a peur de tout, des gens, de la foule, des animaux trop gros ou trop petits, de la laideur, de l'echec ...

Elle aime se sentir en sécurité, entendre la pluie qui tappe sur la fenêtre, le vent qui siffle dans les arbres, quand elle est blotie contre celui-ci qu'elle aime et qui la protège. Elle aime sentir ses mains glisser sur les tissus lisses, contempler le clair de lune, marcher sous la pluie ... Elle a un imaginaire sombre et lumineux à la fois, où se mêlent, désordonnés, des histoires de poupées cassées à des muses dansant au son d'une lyre, des fées aux ailes arrachées, des princesses dans leur palais de marbre, dont la robe est maculée de sang ... Elle rêve.

Elle murmure, des choses inaudibles, et uniquement faîtes pour s'évanouir et laisser place au silence. Ou à la musique, quand le silence devient insoutenable : une musique triste, mélancolique, pesante parfois. Une mélopée sordide mais si voluptueuse, qui glisse comme un serpent jusqu'aux entrailles de son être, s'enroulant avec langueur autour des formes agréables de son corps.

Dangerous_Games_by_hakanphotography

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3 mars 2007

...

Poupée.

Je ne suis pas de ces catins insensées,

Qu'aucune main ne semble pouvoir briser,

Je ne suis pas de ces femmes de pierre,

de ces anges, venus des enfers.

Je ne suis qu'une, fragile poupée,

une créature, tremblante et masquée,

provocation d'une cruelle volupté,

âme délicate, douce mélancolie, sensualité.

Je suis désir et terreur à la fois,

Je suis rêve, miragineuse, parfois,

Lune qu'on éteint, d'amour et de violence,

Cantatrice qui hurle, dans le silence.

Je suis ténèbres et lumière intense,

Feu qui brûle, bayadère qui danse,

Je suis porcelaine, un rien peut me casser,

Le souffle du vent, un geste mal calculé.


Imagegi

2 mars 2007

Ophelia.

Sa peau de miel, sa robe de satin,
Ses mains qui tremblent, la courbe de ses seins,
tout en elle n'est que reflet de la mélancolie,
qui anime son être, qui lui donne vie.

Ses lèvres pleines et brulantes,
Sa taille fine, ses prunelles ardentes,
la fragilité trompeuse de son coeur,
de pierre, écrin du malheur.

L'innocence des mots qu'elle prononce,
délicate rose perdue parmi les ronces,
les chaines d'étain qui nouent ses poignets,
le sang qui coule, sur l'oreiller.

The_Siren_by_horrificbeauty








12 février 2007

Pour Elle. ( pour Angela.)

Pour Angela.

Les larmes ne cessent de couler, sur le satin de tes joues rosées. Le rythme de ton coeur marque celui de ta douleur. Tout en toi n'est plus que reflet du malheur.

Pourtant l'éclat de tes prunelles troublées reste celui qui ne s'éteint jamais, cette bougie, seule dans la nuit, qui attend les feux du Levant

Tes lèvres closes, semblent prier, un dieu, que toi seule connait. Tes larmes sont taries, la souffrance assiège ton âme.

Pourtant, ma belle, il reste cette flamme. Cette étoile, cet astre merveilleux, qui donne à ta peau, un teint fabuleux.

Tes mains croisées, pour protéger, ce qu'il reste de ton coeur. Quelques fragments, qu'il a dispersé sans la moindre pudeur.

Ta chevelure s'écoule, en un fleuve de tenèbres, sur ta nuque candide, quelques mèches sur tes lèvres. Ta chaire laiteuse a pris, un teint livide.

Cette mélancolie donne à tout ton être, une beauté troublante, au delà du paraître.

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11 février 2007

Enfer

Je rêve parfois de ces hautes demeures infernales à l'allure si noble. De ces murs sombres à la pierre mousseuse. De ces ballerines en velour pourpre et aux chaussons de danse abîmés par la valse.

De ces anges déchus aux ailes de plumes nacrées qui battent l'éther. Et qui parfois se penchent, pour contempler de leurs prunelles luisantes les feux infernaux.

Je vois aussi ces fées aux ailes transparentes, mais aux joues baignées de larmes, à la robe déchirée, aux mains ensanglantés et aux murmures craintifs.

J'entend ces hurlements, ces rires, cette rumeur toute frissonnante et toute frémissante, résonnant au moyen de l'écho.

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22 janvier 2007

Fragile ?

Elle baisse le front avec insolence. Ses prunelles astrales rayonnent sous la cruauté des mots. Ses lèvres pales s'ourlent d'un sourir ironique. Elle rejette quelques mèches en arrière, dévoilant l'orgeuil de son large front. Elle bat des cils. Ah ! l'Impudente. Poupée de porcelaine. Froide, figée aussi. Eternelle langueur que rien ne chavire, ni les averses de haine qui déferlent sur sa chevelure d'ébène, ni l'ombre des spectres qui oscillent au loin, au delà des aires paisibles.

Elle murmure, prière dénuée de sens. Cantiques de givre, psaumes soufflés du bout des lèvres, comme un sacrilège. Et incessant, son murmure rencontre l'écho, et semble avoir atteint cette éternité dont tant ont fait leur quète. Insatiable, elle incante, elle hurle aussi, parfois, quand les ombres se font trop pressantes. Quand même la caresse du vent prend un ton amer. Et rarement, le silence se fait, véritable délice, symbole d'une sérénité passagère.

Elle rêve, à chaque instant. Elle rêve de choses sans sens. D'êtres éoliens et éthérés qui ondoient au grès d'une brise inconstante. De souffles sylvestres sur le bitume de sa vie. D'une onde pure et diaphane, coulant sur des rochers. D'effluves roses et bleues montant aux cieux, un soir d'hiver. De neige immaculée, au matin du monde. D'un océan de splendeur, reflétant les étoiles dans chacun de ses boyaux.

porcelain

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